L’une des quêtes majeures des travailleur.ses autonomes et entrepreneur.es se trouve dans le fait de réussir à poser une barrière saine entre le temps professionnel et le temps personnel : être pleinement concentré sur son travail lorsque c’est nécessaire, et pleinement concentré sur son repos lorsque le temps est venu. À cela s’ajoute aussi l’envie de retrouver une vie sociale professionnelle, avec des « collègues de travail » d’un nouveau genre, qui ne partagent pas la même entreprise mais peuvent partager vos pauses café !

Une recherche qui devient tout un défi lorsque votre maison devient aussi votre lieu de travail. Quelles sont donc les solutions pour séparer géographiquement ces deux sphères (pro et perso) et pouvoir enfin libérer votre esprit de la charge mentale générée par le manque de déconnexion ?

 

Les lieux publics : cafés et bibliothèques

Le premier avantage des cafés et bibliothèques est de pouvoir profiter au maximum de la mobilité qu’offre le fait d’être à son compte : vous n’êtes attaché à aucun lieu spécifique et à aucune réservation.

Le deuxième avantage, c’est d’avoir un choix infini entre différentes ambiances tant il y a de cafés et de bibliothèques partout dans le monde ! D’ailleurs si vous n’aimez pas travailler dans les cafés, c’est peut-être parce que vous n’avez pas encore trouvé celui qui vous convient 😉

Le troisième avantage est le suivant : les lieux publics ferment à heure fixe ! Il est donc temps de fermer son ordinateur, mettre de côté son travail et profiter de ses activités de loisir. Pour beaucoup de travailleur.ses autonomes, cela permet de retrouver un sas de décompression après une journée de travail et d’arriver chez soi prêt à profiter de sa soirée !

Ces solutions sont extrêmement prisées par les travailleur.ses autonomes, à tel point que cette image leur colle à la peau. Mais elles viennent aussi avec leur lot d’inconvénients, assez nombreux. La raison ? Ce ne sont pas des lieux créés à l’origine pour recevoir une clientèle qui vient travailler pendant plusieurs heures d’affilée.

Le premier inconvénient commun aux cafés et bibliothèques se trouve dans l’infrastructure : nous parlons ici de la connexion internet et des prises électriques (peut-être souriez-vous en lisant cela mais c’est primordial à l’ère numérique !). De plus en plus d’établissements s’adaptent mais les connexions Internet sont souvent vite saturées par l’affluence de travailleurs.

Du côté des prises électriques, on frôle parfois la « pénurie ». Astuce : si votre lieu préféré manque de branchements, apportez votre multiprise avec vous. Sachez néanmoins que certaines bibliothèques l’interdisent. Le mieux reste donc d’anticiper la charge de votre ordinateur avant de sortir de chez vous. Il y a aussi la question du mobilier, souvent récupéré, composé de tables et de chaises de hauteur et de confort variables. C’est ce que qui fait le charme des cafés montréalais par exemple mais une mauvaise posture génère rapidement un mal de dos.

Le deuxième inconvénient est important lors des rencontres clients puisque ce sont des lieux qui n’offrent pas de confidentialité. Lorsque vous rencontrez un client ou un partenaire, assurez-vous d’abord qu’il soit à l’aise de vous présenter ses problématiques, ses stratégies, ses chiffres dans un lieu public, qui comporte beaucoup de proximité et d’oreilles attentives autour (parole d’expérience vécue !).

Le troisième inconvénient est bien évidemment le bruit (pour les cafés). Nous avons tous en tête le cri assourdissant de la fameuse machine à café qui moue le grain en même temps qu’elle fait mousser le lait, multiplié par le nombre de clients. En général, les heures de midi ou de sortie d’école sont très effervescentes (et c’est tout à fait normal) : c’est pour cela qu’on peut adorer le petit café à côté de chez soi de 8h à 11h30 mais le fuir après.

Enfin, nous avons tendance à penser que travailler dans des cafés revient peu cher puisqu’il n’y a pas d’argent à débourser pour payer sa place de travail et la connexion Internet à l’arrivée. En revanche, il faut payer sa consommation : cela reste très abordable si vous venez juste pour un café. Mais si vous restez toute la journée, la facture gonfle très vite !

Les espaces de coworking

Il existe de nombreux types d’espaces de coworking avec des offres très variées en fonction de l’engagement financier et présentiel que vous souhaitez avoir. Allons-y du plus flexible au plus engageant.

Les Anticafés

Ce sont des hybrides entre un café (pour l’ambiance, la déco et l’utilisation ultra flexible) et le coworking (puisqu’on y vient pour travailler et donc, le lieu est équipé pour). Le concept est le suivant : vous ne payez pas vos consommations (les boissons et encas salés et sucrés sont à volonté) mais vous réglez votre présence à l’heure ou à la journée. Les tarifs à l’heure s’accumulent jusqu’à un certain montant plafonné. Pour vous donner un exemple, les anticafés de Montréal sont, au moment où nous écrivons cet article, autour de 4$/h, plafonné en moyenne à 12$ la journée. Les anticafés en Europe sont un peu plus chers et plafonnés en moyenne autour de 20-25€/j. Pratiquement tous les anticafés proposent des abonnements mensuels qui sont très intéressants si vous avez une forte utilisation de ces lieux. Vous retrouverez aussi la possibilité de réserver des pièces fermées pour vos réunions.

Les espaces de coworking dans leur forme classique et originelle

Ce sont les plus répandus. Ils possèdent une offre qui est multiple et qui comprend généralement des bureaux flottants en aire ouverte (c’est-à-dire que vous n’avez pas de place dédiée), des bureaux fixes en aire ouverte (où vous avez une place dédiée), des bureaux fixes fermés et des salles de réunion (dont l’utilisation est plus ou moins comprise dans le forfait que vous choisirez). Dans ces espaces, vous pouvez en général y travailler à la journée, à la semaine ou au mois. Vous payez ici la stabilité du wifi, le cadre de travail studieux et confidentiel mais aussi des équipements comme des imprimantes par exemple.

L’hybride coworking/immeuble d’entreprise

De plus en plus, nous voyons aussi s’ouvrir des espaces de coworking qui tendent vers l’immeuble d’entreprises puisque leurs abonnements sont uniquement sur du moyen/long terme (même en bureau flottant). Mais un effort est fait au niveau des espaces communs, des services (salle de sport, cuisine…) et de la programmation d’événements pour se retrouver. Dans ces espaces, vous trouverez plus de choix de salles de réunion (ce qui peut être utile si vous donnez des formations par exemple), et la possibilité de domicilier votre entreprise. Si vos objectifs de croissance comprennent aussi l’embauche ou l’agrandissement d’une équipe, ou la nécessité de disposer d’un petit espace de stockage, cette solution est réellement à envisager car l’espace pourra certainement répondre à vos futurs besoins.

Pour toutes ces solutions, n’oubliez pas de regarder les conditions d’accès au lieu (ouvert 24h/24 ou non, accès libre pour les membres…). Nous n’avons pas tous les mêmes contraintes ni le même rythme de travail : cela peut donc être très utile pour ceux recherchent plus de flexibilité sur ce point.

Nous souhaitons également vous alerter sur un sujet en particulier : la majorité des espaces de coworking oublient le « co » de « coworking ». Développer des liens entre les membres de l’espace tient surtout aux initiatives fédératrices qui seront mises en place par l’équipe et à son attachement au collectif. Si votre motivation principale à la recherche d’un coworking est de retrouver le coté social du professionnel, n’oubliez pas de regarder la fréquence des événements proposés et parlez aux membres déjà locataires des lieux.

Quelque soit le modèle, nous vous conseillons donc de profiter des journées d’essai gratuites avant de faire votre choix !

Et en voyage ?

Les solutions présentées précédemment sont valables pour votre ville de résidence mais aussi lorsque vous voyagez en travaillant (ce qu’on vous souhaite de tout cœur !). Si vous avez décidé de faire partie des digital nomads, pour de petites vacances ou de longs périples, n’hésitez pas à faire des recherches sur ces lieux de travail dans les villes qui vous accueilleront.

Pour vous rendre la tâche plus facile, vous pouvez vous tourner vers des réseaux comme We Work présent dans le monde entier (ou presque !), ou le site www.anticafe.eu pour l’Europe.

Sachez également que certains espaces proposent également des chambres : c’est ce qu’on appelle des espaces de coliving. Ils permettent d’offrir une résidence aux entrepreneurs étrangers, couplé à un espace de travail partagé (accessible aux locaux). Un bon moyen de se créer un réseau de contacts sur place !

Quoiqu’il arrive, n’hésitez pas à repérer en amont vos lieux de travail, à planifier vos tâches en fonction des étapes de votre voyage. Vous n’aurez pas forcément une connexion Internet adéquate en tout temps, et vous aurez surtout envie de profiter de votre voyage, des personnes qui vous accompagnent ou de votre me time ! Planifier, c’est aussi avoir l’assurance d’avoir l’esprit parfaitement libre quand c’est nécessaire.

Pour résumer

Trouver un espace de travail à l’extérieur de chez soi ressemble à une recherche d’appartement ! Voici les principaux points auxquels vous devrez prêter attention : la qualité du wifi, le nombre de prises électriques, le mobilier, la luminosité et le bruit, les événements proposés (pour les solutions concernées).

De nouveaux espaces et de nouveaux concepts naissent chaque jour pour travailler hors de chez soi dans des conditions qui vous correspondent (et pas seulement dans les grandes villes mais aussi en campagne). Une très bonne nouvelle car nous sommes de plus en plus de travailleurs autonomes dans le monde et qu’avec nous, les nouveaux modes de travail ne cessent de se multiplier !

 

Article par Aurélia Juif-Leclerc